Insoumis à toutes les étiquettes, les "ismes" contemporains et surtout contre la définition même d’artiste, "ErmannEs", naît à Pellezzano en 1953, sous le signe du provincialisme de frontière...Ce beatnik de la première heure débute son voyage artistique en écrivant sur les murs de sa ville, laboratoire des avant-gardes romaines des années 60-70, le slogan, accompagné des premiers graffitis visionnaires, icônes primitives et symboliques: "semez des doutes, ne ramassez jamais des certitudes".
Il passe son adolescence en se produisant comme batteur et comédien dans les contrées de sa région , cultivant en parallèle la collaboration à revues de poésie sono-visuelle qui le feront rentrer dans le circuit de la "mail/art" internationale.
Très attiré par des artistes comme Duchamp, Dubuffet; des auteurs comme Artaud, Rimbaud; par les avant-gardes françaises, surréaliste, futuriste, dadaïste; sans compter les situationnistes, les cobra, l’action painting... il s’inscrit à la faculté de Lettre et Philosophie, où il étudie la langue, la littérature et la culture françaises, l’histoire et la critique d’art, devenant ami de ses "maîtres", Renzo Paris, Michele Rago, Jean Noël Schifano...
Pour des raisons de "cohérence" refuse la proposition de suivre la carrière académique, en préférant l’activité de professeur de français dans les écoles secondaires, à Brescia. Par amour des générations futures, de la langue, de la culture... De l’humanité... Passion qui l’amène à fusionner l’énergie dévorante qui l’habite avec les multiples actions artistiques et culturelles...
...Le spectacle multimédia: "Toto’ Le Metro", inspiré du corps sans organes d’Antonin Artaud, expérience totale "à sud d’aucun nord", comme affirme son personnage, autre de soi, alter-ego, Donald Duck, enfant de la culture de masse des années 80; l’édition de poésie visuelle: "Nascere nel ‘40"... Rédacteur de revues et journaux; animateur de radio, il est reconnu dans sa nouvelle ville comme une des personnalités les plus représentatives de la région (citation sur le "Chi é", dictionnaire lombard des personnages les plus connus).
Mais la flamme de la peinture, malgré la frustration de ne pas avoir fréquenté les écoles d’art ou académie diverses (qui l’amène à suivre des stages et ateliers de peinture, où il rencontre le professeur de l’Académie des Beaux-Arts , Landolfi Petrone, qui reconnaissant son talent l’encourage à poursuivre). reste l’impulsion première de sa recherche artistique et exuxtentielle... Et, en fait, dans les années 70/80 est proche du milieu de l’école de Salerno, dite de la psycho-critique...
Après l’expérience de Brescia, l’affinité élective avec le philosophe-poète Eva Rachele Grassi, de laquelle naît le gropupe artistique "Extrême Jonction", à l’enseigne de l’inter-disciplinaire et du "commun", dans une époque d'étiquettes et de spécial-ismes nombreux; la parenthèse romaine: la rencontre avec le mouvement "Trattista"...
Les galeries lab/oratoires, l’Art d’appartement; en Italie, Grèce, France...
Les festivals d’art électronique: "Semi di Luce", prétextes pour ultérieures réflexions "communes" sur le rôle de l’artiste en l’ère électrique; la collaboration avec l’Université de Naples, à l’occasion des deux rencontres européennes:"Videoculture"... Les expos, les performances, les voyages... L’estime, les prix, les rencontres...
Mais le garçon qui écrivait des vers en forme de graffitis sur les murs de sa ville natale , poursuit sans cesse un rêve... celui du théâtre total d’Antonin Artaud; de l’équipe inter-média d’artistes, vouée au "partage du sensible"; du poète anarchique, pacifiste, à contre-courant et libertaire; du chercheur de l’individuation psychique collective et sociale qui travaille pour un futur possible de l’eutopie, dans ce moyen âge technologique de passage, qui est en train de dérailler vers la barbarie de l’ignorance et un nouveau fascisme culturel.
Depuis 1996 à Paris, où, toujours avec ERG il crée le mouvement-non-mouvement cyberethnodada, en un croisement de cultures savoirs, arts, individus, anime la revue "Cyberdada" et le site/galerie virtuelle...
Persistant à se consacrer à l’alchimie des formes et des couleurs, contribuant à préparer les éléments qui bientôt permettront d’investir l’avenir, d’accroître le futur immédiat , prouvant
avant tout sa propre présence au présent...
En attendant GODOT…